Alerte, dérapage ! La Cour des comptes a rendu public, mardi 27 mai, un rapport très attendu sur les coûts de la filière nucléaire. Réalisé à la demande du président, François Brottes (PS), et du rapporteur, Denis Baupin (EELV), de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, le document tire la sonnette d'alarme. Et les conclusions de la haute juridiction financière ne devraient pas réconcilier les pro- et les antinucléaires.
En toute hypothèse, la Cour des comptes prévoit « une évolution à la hausse probable des coûts futurs du parc actuel ». Quant à savoir s'il est opportun de prolonger ou non la durée de vie du parc, la Cour renvoie la balle au politique. « Quelle que soit la méthode utilisée, il est difficile de préciser quel est l'impact de la prolongation par rapport à un maintien de la durée d'exploitation actuelle à quarante ans », estime la Cour.
Dans le cas de la prolongation de la durée d'exploitation jusqu'à cinquante ans, le coût courant économique (CCE) entre 2011 et 2025 serait environ de 62 euros/MWh, selon la Cour des comptes. En cas de décision de non-prolongation, en revanche, impossible de chiffrer le CCE, puisque, dès lors, de nombreux investissements n'auraient plus lieu d'être mais, en parallèle, devrait être calculé le coût de développement des moyens de substitution.
Il y a urgence, conclut le rapport, de « prendre position, dans le cadre de la fixation des orientations de la politique énergétique à moyen terme, sur le prolongement de la durée d'exploitation des réacteurs au-delà de quarante ans ». La commission d'enquête devrait rendre son rapport, au plus tard, le 10 juin.