Grâce à l'introduction du biochar [1] dans les sols agricoles, la composition et l'activité des micro-organismes du sol peuvent être modifiées de sorte que les émissions de protoxyde d'azote, un gaz à effet de serre aussi appelé gaz hilarant, soient réduites. Cette assertion a été démontrée dans une étude menée par des scientifiques du Centre de géosciences appliquées de l'Université de Tübingen (Bade-Wurtemberg), en coopération avec l'Université de Hohenheim (Stuttgart, Bade-Wurtemberg). Ces résultats ont non seulement une grande importance pour l'utilisation durable et efficace des engrais azotés dans l'agriculture, mais représentent également une possibilité de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale.
Le biochar est issu de la décomposition chimique de matière organique en l'absence d'air et à des températures élevées ; ce procédé est appelé pyrolyse. Le biochar se différencie du charbon classique principalement par son utilisation : alors que le charbon est en général brûlé, le biochar est utilisé comme additif dans les terres agricoles. Le protoxyde d'azote est produit dans le métabolisme de micro-organismes situés dans le sol ; les émissions de ce type de gaz augmentent avec l'utilisation accrue d'engrais. Le biochar, grâce à ses propriétés de liaison, réduit l'éluviation des éléments nutritifs dans les sols pauvres et permet à l'engrais de fonctionner plus efficacement. Il affecte en outre le nombre et la composition des organismes vivant dans le sol, qui forment des communautés complexes avec les plantes, les animaux et les micro-organismes. "En augmentant la capacité de stockage de l'eau et la fixation des éléments nutritifs, la fertilité du sol est augmentée, ce qui réduit les émissions de gaz à effet de serre et permet de stocker plus de carbone dans le sol", explique Sebastian Behrens, chercheur à l'Université de Tübingen.