Les récents épisodes de pollution, à Paris, sont des piqûres de rappel de la nécessité vitale de trouver une solution plus durable que la circulation alternée à ce problème préjudiciable à la santé publique. Arrivé à maturité technologique, le système révolutionnaire de SP3H, qui est capable de mesurer, en temps réel, la qualité des carburants avec une quinzaine de paramètres (taux de benzène, teneur en aromatiques…), tombe donc à pic. Ce capteur optique miniaturisé, qui vise à réduire la consommation des véhicules, à diminuer les émissions de CO2 et à améliorer les performances du moteur, s'apprête à embarquer à bord des nouveaux modèles de l'industrie automobile. « Des constructeurs européens ont acheté nos premiers systèmes, qu'ils vont installer, d'ici à la fin avril, sur des berlines ou des 4 × 4 diesel, pour réaliser des essais », précise Alain Lunati, président fondateur de SP3H.
Pour négocier ce virage crucial vers l'industrialisation, SP3H vient de faire le plein financier avec Truffle Capital, qui réinjecte 2,5 millions d'euros. Depuis janvier 2010, l'investisseur historique de cette société, basée à Aix-en-Provence, a donc misé 7 millions d'euros au total, auxquels s'ajoute une enveloppe de 1,7 million d'euros apportée par des investisseurs privés. « Grâce à ces fonds, nous avons le temps de finaliser notre premier accord de licence exclusive avec un industriel du raffinage et de la pétrochimie, qui veut contrôler la qualité de l'essence ou du diesel sur toute la chaîne, du pétrole brut jusqu'à la station-service », précise Alain Lunati, qui espère conclure ce contrat cet été. Pour rendre sa technologie accessible aux garages et aux concessions, SP3H a élaboré une version portable, qui permet de diagnostiquer, en quelques minutes, un problème de qualité du carburant à l'origine d'une panne.