Pas vraiment un «oui» franc et massif, l’avis favorable finalement émis par le commissaire-enquêteur, au terme de l’enquête publique concernant le Plan de prévention des risques technologiques (PPRT) de l’usine Herakles. Dans son rapport aussi long qu’un dimanche sans fin, Louis Lasserre donne certes son feu vert au projet de PPRT, mais il l’assortit d’un certain nombre de réserves et recommandations, parmi lesquelles l’obligation pour l’exploitant d’adresser au moins une fois par an le programme pluriannuel de réduction des risques.
Le commissaire-enquêteur énonce ensuite une litanie de recommandations, dont l’ultime plutôt étonnante concernant la communication à laquelle Safran-Herakles serait astreinte : un exposé intitulé «AZF et les leçons qui en ont été tirées», décrivant d’abord ce qu’était l’usine AZF, ses activités, ses études de danger, l’accident lui-même, ses causes, et montrant ensuite comment Herakles en a «éventuellement» (sic) tiré les leçons pour se mettre à l’abri de tels scénarios, si ce n’était déjà fait. Car, douze ans après l’une des plus grosses catastrophes chimiques de France, l’inquiétude ne retombe pas franchement sur les rives de Garonne.