Les parties-prenantes les plus réceptives à la qualité d’une politique de RSE ne sont pas toujours celles qu’on croit. Aujourd’hui, les collaborateurs font également preuve d’un intérêt pour la question, parfois même devant les consommateurs. C’est du moins un des enseignements que semblent avoir tiré les Laboratoires Expanscience après avoir décroché le grade le plus élevé à l’évaluation AFAQ 26 000 proposée par l’AFNOR sur la base de la norme ISO 26 000. Karen Lemasson, responsable du développement durable et de la RSE pour les Laboratoires Expanscience, aborde ce paradoxe au cours d’un entretien.
Scooped by Stéphane NEREAU |
Oui et non. Je comprends la logique de l’ISO 26 000 qui considère la responsabilité sociétale et environnementale de l’entreprise comme un sujet très complexe qui ne peut pas être certifié. Tout au plus peut-on en évaluer la maturité à un instant donné. À titre personnel, je partage plutôt cette philosophie, car j’estime qu’on ne peut pas évaluer dans l’absolu la pertinence d’une action de RSE. Privilégier l’évaluation à la certification est une manière d’encourager positivement les entreprises à se tenir à jour, à maintenir une réflexion sur ces sujets et à adapter leur posture en fonction de cette réflexion.
Le point négatif c’est que l’AFAQ 26 000, telle qu’elle est conçue aujourd’hui, contribue modérément à la visibilité des efforts de RSE des entreprises auprès du grand public, et notamment des consommateurs. Elle ne permet pas d’envoyer un signal clair sur la nature des démarches de l’entreprise, ou la qualité de ses produits, à travers un label par exemple. C’est pourquoi les consommateurs peuvent avoir l’impression que les démarches de RSE, en raison de leur grande diversité, ne renvoient en fait à rien de tangible. Faute d’une certification univoque, c’est effectivement ce que les individus externes à l’entreprise peuvent être amenés à penser. Mais la réalité est évidemment souvent beaucoup plus complexe.
Les entreprises utilisent cette évaluation de plusieurs façons : pour initier une démarche, ou pour dresser le bilan d’une politique déjà existante. Pour Expanscience, l’évaluation a bien sûr été l’occasion de mûrir de nouvelles idées. Mais l’enjeu principal était surtout de faire le point sur une politique de RSE lancée il y a une dizaine d’années.