Début juillet, l'Allemagne a voté une loi sur le stockage des déchets nucléaires qui repousse à… 2031 le choix d'un site adapté. Car si le pays a bien acté l'abandon de l'atome à moyen terme, 330 000 mètres cubes de déchets radioactifs seront encore produits d'ici la fermeture de la dernière centrale. Or les centres de stockage actuels sont en mauvais état et aucun Länder ne veut accueillir un tel chargement sur son territoire…
Autant dire que les alternatives à plus long terme peinent à voir le jour. Car si en France, certaines collectivités locales pressenties pour accueillir le centre de stockage des déchets radioactifs y voient un attrait économique (voir encadré et article novethic « Stockage des déchets nucléaires : le débat s’annonce difficile » , les Länder perçoivent le stockage des déchets comme une source de coûts environnementaux et économiques. L’évacuation du site « Asse II » est ainsi estimée à 4 milliards d’euros, avec le risque imminent de voir les nappes phréatiques contaminées. Par ailleurs, l’opposition des Allemands au nucléaire forme un consensus social qu’aucun représentant politique ne songerait à contrecarrer. «Lorsque le gouvernement Merkel a dans un premier temps décidé de rallonger le fonctionnement des centrales nucléaires, on a vu des grands-parents avec leurs petits-enfants sur les épaules manifester contre le nucléaire. Il ne s’agit donc pas simplement de militants de l’ultragauche ou d’opposants au capitalisme, mais bien de pans entiers de la société allemande », observe Andreas Kraemer de l’Ecologic Institute Berlin.