Ce mois d’août a vu la parution du rapport final de l’étude Kombikraftwerk, engagée depuis 2007 par un ensemble de dix grands instituts de recherche et entreprises allemands. Ce n’est pas un plan d’actions, mais l’étude très approfondie d’un scénario tout à fait plausible, qui prend en compte à la fois tous les paramètres et contraintes, mais également des objectifs très ambitieux en matière de résultats : la stabilité locale de l’approvisionnement d’électricité, dans les limites de variations normatives (en tension, fréquence et phase), la capacité à redémarrer après un incident majeur, pour un système de production très disséminé etc. L’étude a procédé, sur la base de plusieurs expérimentations à grande échelle en cours sur des territoires allemands, à une simulation numérique très fine de l’ensemble du système électrique national, en prenant en compte de nombreuses années de données météorologiques.
Il y a peu de chances que vous trouviez dans vos médias habituels, même spécialisés, de comptes-rendus de cette étude, tout d’abord parce qu’elle est en allemand, langue délaissée chez nous, et les Allemands n’ont aucune raison de faciliter sa diffusion. Notons que, depuis sa parution, elle fait l’objet de nombreux articles dans les médias internet anglo-saxons. Mais la principale raison de ce black-out est sans doute que, chez nous, c’est bien connu, le débat sur la transition a déjà eu lieu (?), que nous avons un projet de loi de transition énergétique (comment transiter en rond, en donnant l’impression qu’on avance ?). Il serait donc très mal venu de donner l’impression qu’on est peut-être passé à côté de quelque chose, ce qui pourrait empêcher de continuer à massacrer notre potentiel éolien terrestre, dont on voit l’importance dans le futur mix énergétique allemand. Dormez tranquilles, les « experts » et les technocrates parisiens pensent pour vous, avec le soutien actif des lobbies industriels !
Pour en savoir plus : www.kombikraftwerk.de (en allemand).