L’association European Bioplastics a publié une étude, qui montre que la présence de plastiques compostables dans le flux de déchets plastiques conventionnels ne perturbe pas le recyclage mécanique dès lors qu'ils ne dépassent pas 10 % du poids total. A priori.
Fruits de plusieurs travaux réalisés notamment par l’institut des bioplastiques et des biocomposites à Hanovre (Allemagne), mais aussi par le Conai (consortium italien sur les emballages), les résultats imposent toutefois quelques nuances. Alors que le laboratoire allemand ne constate pas de différences sur la qualité d’un PEbd mélangé à du PLA à hauteur de 10 %, l’étude du Conai conclut que le PLA et le PET ne font pas du tout bon ménage. Le recyclage mécanique peut alors être perturbé avec une concentration supérieure à 2% et pour le recyclage chimique, le PLA ne serait même pas toléré. Le laboratoire de Milan Polytechnics Plastic Material a également entrepris des tests sur le Mater-Bi utilisé pour les sacs et les films au même titre que le PE. Verdict des scientifiques : le Mater-bi dans ce contexte ne perturbe pas le recyclage jusqu’à une concentration de 10 %. Au-delà, les problèmes risquent d’apparaître. Les auteurs observent au final que ces produits doivent être dirigés en priorité vers la filière organique et qu’un traceur ou marque devra être apposé sur ces emballages pour informer le consommateur et permettre le cas échéant une meilleure séparation dans les centres de tri automatisés. Du côté des recycleurs, les représentants de PlasticsRecyclers Europe réaffirment que ces plastiques, biodégradables ou bio-fragmentables, perturbent la qualité du produit à recycler. Dans un communiqué du 22 janvier, l’association européenne soutient la stratégie du Parlement européen sur les déchets plastiques tout en nuançant ses propos concernant le volet des bioplastiques : « d’une part, ces plastiques peuvent être une opportunité pour la conquête de nouveaux marchés ; d’autre part, la durabilité des matières bio-sourcées devra être évaluée et la fin de vie de ces matériaux devra être mise en oeuvre à l’échelle européenne s’ils continuent de percer le marché ».