Eviter la surchauffe de la planète, tout en stimulant le progrès économique et social, est à notre portée. Venant d’associations écologistes, la profession de foi n’aurait rien de très neuf. Mais elle émane de l’Energy Transitions Commission (ETC), une organisation internationale regroupant de grands acteurs industriels de l’énergie (dont des entreprises du secteur fossile comme le pétrolier Shell ou la compagnie minière BHP Billiton), des établissements financiers (Banque mondiale, HSBC, Bank of America Merrill Lynch…), ainsi que des partenaires scientifiques et environnementaux (comme le World Resources Institute, le Rocky Mountain Institute ou l’European Climate Foundation).
Pour réussir cette transition, les auteurs évaluent entre 300 et 600 milliards de dollars (275 à 550 milliards d’euros) par an les investissements supplémentaires à consacrer au système énergétique. Une charge qui, selon eux, « ne constitue pas un défi macroéconomique majeur », si on la rapporte au PIB mondial (environ 70 000 milliards de dollars). Mais les dépenses devraient être réorientées, à la baisse dans les combustibles fossiles (–175 milliards de dollars par an durant les deux prochaines décennies), à la hausse dans les renouvelables et les technologies bas carbone (+ 300 milliards par an). Une large part des crédits devrait aller à la sobriété énergétique des bâtiments et des équipements (+ 450 milliards par an).