Si nous cherchons dans l’UE un exemple de réussite en matière de politique énergétique efficace pour le climat, de nombreux acteurs vont suggérer inévitablement le Danemark.
Or, une analyse qui n’a pas besoin d’être très approfondie, montre qu’il s’agit au contraire d’un contre-exemple. Le Danemark est un pays dont le mix énergétique repose encore, aux deux-tiers, sur les énergies fossiles, et qui, malgré sa vitrine éolienne, produit 60 % de son électricité à base de charbon, de gaz ou de fioul. En conséquence, un danois, dans sa lutte pour la préservation de l’environnement, émet, par an, une tonne de plus de CO2 qu’un polonais, pourtant déjà très haut dans le classement, à peine moins qu’un allemand et surtout 50 % de plus qu’un français !
Très logiquement, nous avons donc recherché dans l’Union [1] un véritable exemple performant de stratégie bas-carbone, et le choix de la Suède s’est avéré le plus incontestable, tant sa réussite est d’ores-et-déjà avérée.
En conclusion, nous venons de voir comment la Suède a procédé, pour limiter à 39 % l’usage des fossiles dans son mix énergétique, résultat qui, de plus, n’a été facilité ni par une restriction massive de la consommation liée à une régression du PNB, ni par une baisse de la démographie.
Bien au contraire le PIB a augmenté de 51 % en 15 ans et la population de 7 %. Quant à la crise de 2008, elle n’a eu pour effet que de ralentir un peu les exportations industrielles, la solidité de la monnaie suèdoise (la couronne suèdoise – ou SEK) maintenant toujours le pays au rang des rares signatures AAA.
Dans ces conditions, la consommation d’énergie apparait comme remarquablement stable (hors correction climatique) puisqu’elle n’aura augmenté que de 4 % en 40 ans. C’est donc bien l’intensité énergétique qui progresse de 191 Tep (M€05) en 1995 à 144 Tep en 2011 (- 25 %), résultat à rapprocher de l’objectif public de – 20 % d’intensité énergétique entre 2008 et 2020.
En Suède, le facteur 2 porte bien sur l’intensité énergétique et non sur la consommation énergétique absolue,… c’est la performance énergétique sans l’austérité !
En synthèse, la leçon à tirer de la politique bas-carbone de la Suède, c’est donc qu’elle est possible sans austérité et sans réduction massive de la consommation, à condition toutefois de respecter cinq principes :